Le faux et l’usage de faux sont des infractions pénales qui peuvent causer un préjudice important à la victime. Dans cet article, nous vous expliquons en détail ce que signifie le faux et l’usage de faux, comment porter plainte si vous êtes victime de ces infractions et quels sont les recours possibles pour obtenir réparation.
Qu’est-ce que le faux et l’usage de faux ?
Le faux est une infraction qui consiste à altérer frauduleusement la vérité, généralement par l’établissement ou la modification d’un écrit ou d’un document, dans le but de causer un préjudice. L’usage de faux, quant à lui, désigne le fait d’utiliser sciemment un document falsifié comme s’il était authentique. Ces deux infractions sont étroitement liées et sont souvent commises conjointement.
Le Code pénal français prévoit des sanctions spécifiques pour le faux et l’usage de faux commis sur des documents administratifs, des actes authentiques (notaires, huissiers) ou des documents commerciaux. Les peines encourues varient en fonction de la nature du document falsifié et des circonstances entourant l’infraction.
Comment porter plainte pour faux et usage de faux ?
Si vous êtes victime d’un faux ou d’un usage de faux, il est essentiel de porter plainte auprès des autorités compétentes pour déclencher l’action publique et engager la responsabilité pénale de l’auteur de l’infraction. Voici la procédure à suivre :
- Se rendre au commissariat de police ou à la gendarmerie : vous pouvez déposer votre plainte auprès de ces services, qui sont chargés de mener les enquêtes préliminaires en matière pénale. N’oubliez pas d’apporter tous les documents et preuves dont vous disposez pour étayer votre plainte.
- Adresser une plainte écrite au procureur de la République : si vous préférez, vous pouvez également envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au procureur du tribunal judiciaire compétent (généralement celui du lieu où l’infraction a été commise). Dans votre courrier, exposez clairement les faits, indiquez les éléments constitutifs du faux et de l’usage de faux et joignez les pièces justificatives.
Sachez que le délai de prescription pour porter plainte pour faux et usage de faux est généralement de 3 ans à compter du jour où l’infraction a été commise ou révélée. Toutefois, ce délai peut être prolongé dans certaines circonstances particulières.
Quels sont les recours possibles pour obtenir réparation ?
En tant que victime d’un faux et d’un usage de faux, vous avez droit à une réparation intégrale du préjudice subi. Pour ce faire, vous pouvez :
- Demander des dommages et intérêts : lors de la procédure pénale, vous pouvez vous constituer partie civile et réclamer des dommages et intérêts à l’auteur de l’infraction. Le montant de ces derniers sera fixé par le juge en fonction du préjudice matériel, moral ou économique que vous avez subi.
- Engager une action en responsabilité civile : si la procédure pénale ne suffit pas à indemniser votre préjudice, vous pouvez également engager une action en responsabilité civile devant le tribunal civil compétent. Cette action peut être intentée parallèlement à la procédure pénale ou après celle-ci, dans un délai maximum de 5 ans à compter de la date où le préjudice a été causé.
Il est fortement recommandé de se faire assister par un avocat pour mener à bien ces démarches et défendre au mieux vos intérêts. L’avocat pourra notamment vous aider à constituer votre dossier, à évaluer le montant de vos prétentions indemnitaires et à plaider votre cause devant les juridictions compétentes.
Exemples et données chiffrées sur le faux et l’usage de faux
D’après les données du Ministère de la Justice, en 2019, près de 16 000 condamnations ont été prononcées pour des infractions liées au faux et à l’usage de faux en France. Parmi celles-ci, environ 60% concernaient des faux commis sur des documents administratifs, tandis que 12% portaient sur des actes authentiques et 11% sur des documents commerciaux.
Ces chiffres témoignent de l’ampleur du phénomène et soulignent l’importance pour les victimes de porter plainte et de se défendre efficacement. Ainsi, selon une étude réalisée par l’Institut national d’aide aux victimes et de médiation (INAVEM), plus de 80% des personnes ayant fait appel à un avocat dans le cadre d’une affaire de faux et d’usage de faux ont obtenu une indemnisation pour leur préjudice, contre seulement 60% pour celles qui n’en avaient pas sollicité.
Le faux et l’usage de faux sont des infractions graves qui peuvent causer un préjudice important aux victimes. Si vous êtes confronté à cette situation, il est primordial de porter plainte rapidement auprès des autorités compétentes et de faire valoir vos droits. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un avocat pour vous accompagner dans ces démarches et obtenir la réparation à laquelle vous avez droit.