Le licenciement pour motif économique est une procédure complexe et encadrée par la loi. Cet article vous propose de découvrir les différentes étapes de cette procédure, ainsi que les droits et obligations des employeurs et des salariés concernés.
Qu’est-ce que le licenciement pour motif économique ?
Le licenciement pour motif économique est une rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur pour des raisons liées à la situation économique de l’entreprise. Il peut être individuel ou collectif en fonction du nombre de salariés concernés. Les motifs qui peuvent justifier un tel licenciement sont :
- Les difficultés économiques caractérisées, telles que la baisse du chiffre d’affaires ou des commandes, ou la dégradation de la trésorerie ;
- Les mutations technologiques entraînant la suppression ou la transformation d’emplois ;
- La réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité ;
- La cessation d’activité de l’entreprise, à condition qu’elle ne soit pas due à une faute de l’employeur ou à une légèreté blâmable.
Quelles sont les conditions pour un licenciement économique ?
Pour être valable, le licenciement pour motif économique doit respecter plusieurs conditions :
- L’existence d’un motif économique réel et sérieux, tel que l’un des motifs évoqués précédemment ;
- La mise en œuvre d’une procédure d’information et de consultation des représentants du personnel (comité social et économique ou délégués du personnel) ;
- Le respect de l’ordre des licenciements, qui doit être basé sur des critères objectifs tels que l’ancienneté, les charges de famille, la situation sociale des salariés ou leur capacité à retrouver un emploi ;
- La recherche par l’employeur de solutions de reclassement pour les salariés concernés, en proposant notamment des postes disponibles dans l’entreprise ou le groupe auquel elle appartient.
En cas de non-respect de ces conditions, le licenciement pour motif économique peut être considéré comme abusif et donner lieu à des indemnités pour le salarié.
Quelle est la procédure à suivre ?
La procédure de licenciement pour motif économique varie selon le nombre de salariés concernés :
- Pour un licenciement individuel ou concernant moins de 10 salariés sur une période de 30 jours, l’employeur doit convoquer chaque salarié à un entretien préalable par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge. Cet entretien doit avoir lieu au moins 5 jours ouvrables après la réception de la convocation. Lors de cet entretien, l’employeur présente les motifs du licenciement et les mesures de reclassement envisagées. Le salarié peut se faire assister par un représentant du personnel ou un conseiller extérieur à l’entreprise.
- Pour un licenciement collectif concernant au moins 10 salariés sur une période de 30 jours, l’employeur doit élaborer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en concertation avec les représentants du personnel. Ce plan doit prévoir des mesures d’accompagnement pour les salariés licenciés, telles que des formations, des aides à la recherche d’emploi ou des indemnités supra-légales. L’employeur doit également consulter l’autorité administrative compétente (la Direccte) qui peut valider ou non le PSE.
Une fois la procédure respectée, l’employeur doit notifier le licenciement pour motif économique par lettre recommandée avec accusé de réception, en précisant les motifs et les mesures de reclassement proposées. Le délai de préavis varie selon l’ancienneté du salarié et la convention collective applicable.
Quels sont les droits des salariés licenciés pour motif économique ?
Les salariés licenciés pour motif économique bénéficient de plusieurs droits :
- L’indemnité légale de licenciement, dont le montant varie en fonction de l’ancienneté du salarié et du salaire brut moyen des 3 ou 12 derniers mois (selon ce qui est le plus avantageux) ;
- Le préavis, dont la durée dépend de l’ancienneté et de la convention collective applicable ;
- Le reclassement, avec la possibilité pour le salarié de refuser une proposition de reclassement sans que cela ne remette en cause la validité du licenciement ;
- La priorité de réembauche dans l’entreprise pendant un délai d’un an à compter de la fin du contrat de travail, sous réserve que le salarié en fasse la demande par écrit dans les 12 mois suivant son départ.
En cas de litige relatif au licenciement pour motif économique, le salarié peut saisir le conseil des prud’hommes dans un délai de 12 mois à compter de la notification du licenciement. Si le conseil des prud’hommes considère que le licenciement est abusif, il peut accorder au salarié des indemnités en fonction du préjudice subi.
Comment éviter les erreurs lors d’un licenciement économique ?
Pour éviter les erreurs lors d’un licenciement pour motif économique, il est essentiel de :
- Vérifier l’existence d’un motif économique réel et sérieux ;
- Respecter scrupuleusement la procédure applicable selon le nombre de salariés concernés ;
- Informer et consulter les représentants du personnel dès le début de la procédure ;
- Rechercher activement des solutions de reclassement pour les salariés concernés.
Il est également recommandé de se faire accompagner par un avocat spécialisé en droit du travail pour s’assurer du respect des obligations légales et limiter les risques de contentieux.
Le licenciement pour motif économique est une procédure complexe qui nécessite la prise en compte de nombreux éléments, tant pour l’employeur que pour le salarié. En suivant les étapes décrites dans cet article et en veillant à respecter les droits et obligations de chaque partie, il est possible de mettre en œuvre un licenciement économique dans les meilleures conditions.